Depuis des mois, le camp des patriotes se déchire sur des questions de politique internationale. De la place Maïdan aux rues de Gaza, de Tel-Aviv à Mossoul, voilà ce qui passionne désormais notre « milieu ». Dernière attaque en date, le manifeste d’Aymeric Chauprade a entraîné immédiatement la réaction d’Alain Soral et de Serge Ayoub.
« Sioniste », « antisioniste », « pro-russe », « pro-maïdan », « pro-palestinien », « pro-israëlien », « pro-américain » et pourtant tous patriotes… Chacun avance ses arguments, chacun dénonce le camp d’en face. Chacun prétend avoir la grille de lecture unique qui permet de tout comprendre. Chacun joue au petit Clausewitz. Si le résultat de toute cette agitation est parfois intellectuellement de qualité, il est souvent très médiocre avec des démonstrations abracadabrantesques du style «Israël est l’allié des États-Unis qui est l’allié du Qatar qui est l’allié du Hamas, donc Israël est l’allié du Hamas » CQFD…
Au-delà des analyses douteuses, cette guerre intestine démontre l’incapacité d’une frange de la droite radicale à agir de manière pragmatique et réaliste. On ne compte plus le nombre de personnes prête à aller se battre à des milliers de kilomètres pour de nobles causes. En revanche, quand il s’agit de tracter dans son quartier pour sauver la supérette du coin qui va être transformée en mosquée, là étrangement, les grands guerriers et fins stratèges se font plus rares.
A défaut d’être capable d’agir au quotidien sur le local, on se met à rêver du lointain sur lequel nous n’avons absolument aucune influence. Pourtant ce militantisme de proximité est la meilleure école de formation qui puisse exister.
A toujours regarder ce qui se passe ailleurs, on finit par ne plus voir ce qui se passe chez nous. On finit par oublier que dans quelques années, les conséquences en Europe de l’explosion démographique de l’Afrique noire feront passer le conflit israélo-palestinien pour une vulgaire bagarre de cour d’école. On finit par oublier que l’avenir de notre continent et de sa civilisation pluri-millénaire ne se joue pas à Gaza, mais à Lampedusa !
Nous n’avons plus les moyens et surtout le temps de rêver. L’heure est au rassemblement, au pragmatisme et à l’efficacité.
JV
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