Dans l’émission qui précède la retransmission du Tour de France en direct, vaste émission de variétés musicales avec Michèle TORR et quelques greluches du catéchisme quotidien de la Pensée Unique: “Plus belle la vie”, la France télévisuelle a eu droit, dans un unanimisme populaire délirant qui est le frère jumeau et symétrique des grands moments de lynchage, à la séquence “Mariage Pour Tous”.
Les défenseurs de ce mélange des genres argueront que l’émission étant consacrée à la Petite Reine, c’est en vain que des railleurs ricaneraient in petto sur la mécanique des cycles, le rétro pédalage et les attraits des dérailleurs dernier cri.
Comme une lettre à la boite, grand moment de propagande politique, en attendant, dans une émission théoriquement destinée à promouvoir le divertissement artistique et musical .... Le tout sur ce ton d’évidence naturelle et qui devrait tomber sous le sens comme dans les plus resplendissants régimes de tyrannie politique et de “fascisme” généralisé.
La chanteuse y est allée de son témoignage enthousiaste. Elle est aujourd’hui même la témoin (la “témoine” ?) de deux de ses merveilleux amis, lesquels forment naturellement « un couple remarquable » ... et tout, et tout .... . Elle est fière, Michèle, d’accepter le rôle que ces deux amoureux lui ont fait l’honneur de lui proposer.
C’était à pleurer. Je me doutais depuis longtemps que cette salariée du pape du chaud bize Ledermann, n’avait pas inventé l’eau tiède et pour être définitivement blonde, elle s’est mise depuis 30 ans une perruque carrément blanche pour que le cortège des anges de Cavaillon qui la porteront au ciel puissent l’y emporter en la faisant rouler.
Le plus étourdissant de ce délire est qu’elle a chanté, comme à son habitude, une chanson “religieuse”, “pieuse” dans laquelle il est fait mention de Dieu, du ciel et de l’éternité .... La grande casuiste Torr préfère manifestement crétiniser le peuple au son du martèlement de la cascade de fric que les quêtes de ses kermesses lui rapportenten lui baragouinant intarissablement les mêmes chapelets de conneries dont Marcel Pagnol n’aurait jamais osé en caricaturer le quart de la moitié d’un tiers.
La septuagénaire statufiée vivante et en blue-jean qui gesticule dans la blancheur inamovible de cheveux momifiés chez Carita en 1960 est certainement une fugitive articulée du Musée Grévin, sorte de Brejnev de la chansonnette conçue et fabriquée à l’Olympia et déversée depuis 60 ans aux yeux de la France entière comme une variété provençale que la Provence, depuis hier, devrait balancer d’urgence dans toutes les déchèteries du Rhône et de la Durance, si elle voulait bien apercevoir que cette “fille de Provence” agrandit ses hectares avec l’engrais de sa propre merde ....
Je demande si l’amour rend heureux ...
J’en suis certain et même fut-ce un jour !
Pour l’éclair seul d’un élan amoureux
Qui dirait non ? Car la vie n’est qu’amour.
Mais par ces hymens qui puent le tombeau
Ces mascarades de fleurs en plastic
Et ces défilés d’amour placebo
Je rends l’âme sous l’anathématique.
J’ai toujours aimé César et Cocteau
Montherlant, Platon, Mishima, Genet ;
J’ai toujours craint le métal de l’étau,
Ces tyrans qui dictent sans se gêner.
L’absolutisme et même à mi-mots
Fait entendre toujours un bruit de chaines
Qu’il soit hétéro ou qu’il soit homo
Il a mot à mot l’odeur de la haine.
Vitus
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